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Han Han : Isotope est un collectif d'artistes. Vous tenez beaucoup à cet esprit d'équipe, de groupe? 

 

Isotope : L’esprit du collectif est important en effet, c’est au travail d’ensemble, à l’engagement collectif visant la création, que l’on doit la réussite esthétique. Les thématiques sont abordées d’emblée par un travail exploratoire, duquel émerge la diversité nécessaire à l’étape de la critique dont ressort une cohérence de groupe.

 

Han Han :  Il n'y a que des filles, c'est une volonté? Vous vous revendiquez comme des exploratrices, quels sont à l'heure actuelle vos sujets de prédilection?

 

Isotope : N’être que des filles dans le collectif, nous ne l’avons pas choisi mais nous pensons finalement que cela constitue notre force. En ce moment, notre travail s’articule autour de l'utopie, la dystopie, le corps féminin et la sexualité.

Han Han : Qu'est-ce qui vous rapproche le plus toutes les trois?

 

Isotope : Le goût pour l’intimité, le sensuel, le détail et le choix bien défini des couleurs. Nous avons également cette même envie de partager ce que nous aimons en proposant des ateliers linogravure, dessin et peinture.

 

Han Han : Comment auriez-vous envie de décrire à un aveugle les illustrations que nous publions ensemble dans ce 16ème numéro de Han Han?

 

Isotope : Au quotidien, nous sommes amenés à nous déshabiller, nous plaire devant le miroir, aguicher celle ou celui qui le veut bien. Nous proposons plusieurs moments anodins mais sexy comme cette femme blonde, vêtue d'une tenue légère, transparente et ornée de broderies qui laisse entrevoir un mini dessous blanc. De nuit, elle se recueille devant le miroir. S’apprête t-elle à rejoindre quelqu’un ou vient-elle de le laisser ?

Ou bien,

Après la baignade, Agnès pose sa serviette et s’allonge près des hautes herbes. Le soleil lui réchauffe sa peau et sèche ses sous-vêtements de couleurs prune et or. Son tanga, encore un peu humide, lui galbe merveilleusement les fesses.

Han Han : Quelle est la part d'érotisme dans vos productions? 

 

Isotope : La part d'érotisme dans notre travail est tout aussi importante que l'ambiance et la situation ajoutées. Nous associons souvent à la sexualité des éléments extérieurs (végétations, motifs, mobilier, objets). Nous aimons la décrire et la représenter dans un espace. L'érotisme dans nos productions fait parti du quotidien, nous l'incluons donc dans des situations qui peuvent nous être familières. 

 

Han Han : Les fringues, vous trouvez ça sexuel?

 

Isotope : Le caractère sexuel survient avec n’importe quel morceau de tissu. Un tee-shirt un peu trop large laissant apparaitre la naissance d'un sein. La transparence permettant discrètement d’entrevoir des formes. Un juste au corps dessinant parfaitement la silhouette. De la suggestion à l'exposition, le vêtement laisse naître le désir et l'envie sexuelle. 
 

Han Han : Pouvez-vous m'en dire plus sur votre rapport à l'intimité à travers le dessin, et par voie de conséquence au voyeurisme?

 

Isotope : Le rapport à l'intimité est récurrent dans nos productions. Nous attirons le regard sur le quotidien, la banalité en choisissant particulièrement les sujets représentés, les couleurs, l'angle de vue... Le voyeurisme a donc évidemment sa place dans nos dessins, nous intégrons des scènes érotiques qui suscitent l'intrigue. Cette représentation libertine assumée agit sur le visiteur en le poussant à observer davantage ou bien au contraire en l'offusquant.

 

 

 

ISOTOPE vient d'Amiens et réunit Marie-Anne Wachnicki, Pauline Di Valentin et Alicia André.

 

 

                                                propos recueillis par Charly Lazer

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