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Spécial Nuun Records

Asia Argento - Total Entropy

Hiver. Il fait si glacial, c’est ta jolie voix qui m’emmène vers de belles cheminées pleines de bois. Douceur. C’est avec tes longs doigts délicats que tu caresses ma joue froide. Chaleur. Je voudrais me blottir contre tes poumons… Poser mes oreilles entre tes tétons et serrer fort ta poitrine. Poésie. Tes mélodies je peux les avaler et les laisser passer doucement dans ma gorge, mon estomac et les petites veines dans les yeux. Asia. ta fumée est délicate et sensuelle, tu es électrique et sexuelle. Ugly Ducklings. Un petit bijou brillant sur cette blanche neige. Nocturne italienne. Tu es impressionnante, artistes aux nombreuses facettes. Uptempo. ta musique est contre le temps, hors du temps. Suggestive. Parle moi encore, réchauffe moi le sang avec tes moments électro techno années 80. Hanches. Je pourrais danser jusqu’au petit matin, les cheveux collés sur la nuque à cause de la sueur de la nuit. Nous sommes tous à tes pieds. Laissant brûler au loin cette grande forêt. Someone. Tu es noire et si dorée, ta nonchalance est attirante. Tu sais t’entourer, par des voix rauques, lointaines ou méprisantes. Crépuscule. Dansent encore nos corps entremêlés par cette beauté et cette totale anthropophagie. SA

Orties – Sextape

Quand je regarde dans ses yeux qui fixent l'objectif j'ai le sentiment de me retrouver seul face à une armée de coeurs à la Jeff Koons, je vois la fin de l'humanité, voilà ce que je vois dans ses yeux quand elle fixe mon appareil à en crever. Allez c'est fin de semaine la boîte de sardines s'ouvre et j'entrevois ses cuisses, tissu en sus, idiote petite, le bronzage hâlé, je découpe la brique de lait en te pinçant jusqu'au gémissement m'indiquant que j'ai tout réussi et que je peux boire pacifique. Et puis les seins, puisqu'on y vient, je ne m'en souviens plus, je n'ai pas plus envie de m'en souvenir, sinon il faudrait que je décroche le téléphone et que je lui explique sa place dans la société. Tout recommencer à zéro, j'ai essayé chaque fois, j'ai mangé de la purée et des soupes pour me rappeler le début de la vie. J'ai mangé de l'herbe et des plantes vertes pour refaire le monde. Les filles trop riches ont les cheveux trop bouclés ou trop lisses, je regarde tes yeux bourrés de vice en début de soirée et fatigués sur mon écran désordonné qui fait fondre la crême glacée que je suce. Ça y'est j'ai soif de toi, je te regarde te noyer dans une piscine quelque part sur la côte. Derrière ton cul alangui y'a l'Empire State Building de la faune et de la flore qui sort de mer. Satan dépucèle les vierges à l'ombre des arbres et s'envole dans le ciel bleu en bombant le torse. CL

Bertrand Bonello – Accidents

Emportée par les lumières de la ville que je vois défiler à travers la vitre d'une voiture, cueillie par le sommeil, les réverbérations amères d'une nuit d'illusions, puis le souvenir béant d'avoir été pour disparaître à mon tour.
Je me revois là, parmi ces inconnues, emportée par la musique qui résonne comme une essence nouvelle et m'enveloppe dans un profond désir, quand soudain se dessine le mouvement d'une silhouette qui se distingue de toute autre, elle me regarde longuement, s'approche, puis sans dire mot, pose ses mains sur mon corps et m’entraîne dans une danse lascive. Sans entendre son prénom, je sentirai plus tard son va et vient entre mes jambes, sa peau touchera la mienne alors que je me perds dans ses yeux noirs. Dans l'ascenseur, puis dans le long couloir, glissant jusqu'à atteindre sa porte de chambre. Et quand enfin, il sera l'heure de partir, je ne lui laisserai qu'en souvenir le parfum de ma peau dans ses draps humides.
JF

Kucka – Phantasy

Jolie voix qui me renvoie à la belle pensée de Blue Hawaii, Grimes ou Cocorosie. Te levant le matin, tout fatigué et les yeux encore sensibles à la lumière du jour. Ta peau toute chaude est tellement moelleuse que j’aimerais la croquer comme je croque dans du pain de mie.

Se collant nos corps encore endormis, mon cœur bat la chamade et c’est un shaman qui nous ensorcelle. Sous des bruits de petites cloches et dans un contre-rythme qui cafouille, je tente d’embrasser ton cou en dessous de ta barbe qui pique.

Me roulant dans la couette, mes os craquent et c’est tout mon petit corps qui se réveille. Le volet est encore fermé et PHANTASY crie dans toute la chambre. Avec cette voix enfantine, je déculpabilise d’avoir la mienne. Tu fais battre tes doux cils au creux de mon oreille, et si nous on n’appelle pas ça des «  bisous papillons  », c’est vrai que ca y fait beaucoup penser quand même. Rewind Rewind Rewind, une petite pensée pour SBTRKT mais en bien plus caresse. C’est d’ailleurs avec tes pieds doux comme de la soie que tu fais des va-et-vient sur ma cheville. Mes mains enserrent ton torse trop fort, je me blottis cherchant encore quelques minutes de sommeil chaleureuses près de toi. Dans notre Bedroom. Se levant, les gestes gauches, on descend les escaliers sur le rythme de la Polly, comme si on était un peu bourrés. Mais non ! On vient simplement de s’extirper de notre lit d’amour et d’eau pas fraîche qui reste dans la bouteille en verre rouge depuis des jours. Nous satisfaisant du temps que nous venons de mettre à arriver en bas sains et saufs, on se prend de nouveaux dans nos bras tout faibles mais tout brûlants, pour se donner du courage. Et en ouvrant la porte... Les feuilles frissonnent, le soleil se lève lui aussi, et l’album PHANTASY est fini. SA

Circé Deslandes – Oestrogenèse

Cette fille est arrivée en chiale dans mon salon. Chancelante, lèvres et genoux tremblants. Deux heures et demi. Ses yeux vitreux me donnait l'impression d'être face à un gros poisson. Un gros poisson qui mâchonnait des mots amphigouriques. Soubresauts et compagnie. En parlant elle léchait la morve qui ne cessait de glisser à la commissure de ses lèvres. Je crois qu'elle venait de le voir, elle n'était pas sûre. Elle savait plus. Elle ne voulait peut être pas savoir. Enfin en tout cas elle était là à gesticuler. Je lui ai proposé de se moucher, offert une cigarette. Quand je la regardais je ne savais plus si je la trouvais jolie. La fille du quatrième. Elle était souvent en train de chialer : au téléphone, devant la porte d'entrée, en descendant l'escalier... Je ne suis pas très bon pour remonter le moral. Alors je lui ai servi un verre - un tiers whisky, deux tiers ghb. Son esprit plongea dans les ténèbres, sa poitrine haleta dans la chaleur tiède. Nous allons faire l'amour comme des ivrognes, faire l'amour pour oublier. Même si pour elle c'est déjà fait. ST

Musique Post-Bourgeoise – L'Obstacle

L’indifférence est une solution pour contourner certains obstacles.

Camarade, c’est ton hypersensibilité tragique et passionnée qui te saute. Gueule dans un mégaphone rouillé notre débordement de rage qu’on n’exprime jamais parce qu’on est bien trop polis. Crache dans ce micro de merde mal réglé, parce que les techniciens ne nous respectent pas, que si la vie est inhumaine alors ça sert à rien de se prétendre humain. Arrache les tympans de ces connards de consommateurs dans ce public, qui pige rien à rien, que des fois chialer ça fait du bien. La morve aux nez, que je frotte passivement sur ma manche. On ne t’en voudra pas d’être une pussy et surtout pas de toujours dire «  hyper  ». Parce que ouais, HYPER c’est un vrai mot. Et si quelqu’un prétend le contraire je veux bien lui répondre d’aller se faire enculer et surtout s’il n’aime pas ça.

Faut peut-être que t’arrêtes de croire aux lendemains qui chantent, sans vouloir être acteur de ta propre révolte. Tourne un peu les talons comme quelqu’un de vrai et assume. Claque les portes en pétant la poignée un peu des fois toi ! Mets des coups de poings dans le ventre des gens qui pensent toujours «  faire mieux  ». Divise-le pour le régner. Un ennemi de plus ou de moins, c’est l’indifférence qui va marcher sur l’Obstacle. Avoir peur d’avoir peur ne doit être qu’un vilain oubli. La peur ce n’est pas la révolte, ce n’est pas la haine ni l’amour, c’est juste rien. On peut ensemble te caresser plus fort, pour qu'encore haut perché tu dises des choses. Consommation Bourgeoise. Mais en même temps, ce soir je m’en branle et je me branle sur tes mots. Fais ce que tu veux, je trouve que le son est bon et tu mens, la peinture ne va pas sécher tout de suite. Nous aurons le temps de finir ermites, totalement désespérés. On dira qu’on est pas des haters, tu peux la fermer, mais qu’on a simplement beaucoup de sens critique. SA

Ces 6 albums sortis chez Nuun Records ont été chroniqués par Steiger Amandine, Shani Thélémaque, Juliette Fouchard et Charly Lazer.

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