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La grue

 

Un caillou coincé dans le pli de tes doigts

Une multitude autour de toi

Leurs empreintes sur mes reins

Gris, blanc, rouille et noir

 

Un bruit de sable qui glisse, qui râpe

Les genoux écorchés, je dérape

Sur les os de tes hanches

Je dévie et te dévore

 

Le soleil tape, claque ton front,

Le soleil frappe, se bat contre ma nuque

Une auréole, un bleu sur ton épaule

Non dans tes yeux aveuglés

 

Une ombre passe sur nos corps

Décolle mes mains de tes clavicules

Relève ta nuque et la repose

Mes mots t’attrapent et te trainent

 

Mes rires te guident vers l’échelle

Tu grimpes et t’accroches

Si tu décroches je te perds, je t’oublie

Ne me crois pas, ne pense même pas

 

Les lignes des mains noircies

Et la bouche asséchée

Je desserre tes mâchoires

Et me désaltère  à tes lèvres

 

Au dessus du vide, tu me voies

Tu me découvres et je glisse, je crie

Je crie, parce que tu m’as comprise

Je ne tomberai pas, le sol est bien trop bas

 

                                         

                                             Charlotte Vixès

Seule, Mara De La Brochetta, 2013

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