La grue
Un caillou coincé dans le pli de tes doigts
Une multitude autour de toi
Leurs empreintes sur mes reins
Gris, blanc, rouille et noir
Un bruit de sable qui glisse, qui râpe
Les genoux écorchés, je dérape
Sur les os de tes hanches
Je dévie et te dévore
Le soleil tape, claque ton front,
Le soleil frappe, se bat contre ma nuque
Une auréole, un bleu sur ton épaule
Non dans tes yeux aveuglés
Une ombre passe sur nos corps
Décolle mes mains de tes clavicules
Relève ta nuque et la repose
Mes mots t’attrapent et te trainent
Mes rires te guident vers l’échelle
Tu grimpes et t’accroches
Si tu décroches je te perds, je t’oublie
Ne me crois pas, ne pense même pas
Les lignes des mains noircies
Et la bouche asséchée
Je desserre tes mâchoires
Et me désaltère à tes lèvres
Au dessus du vide, tu me voies
Tu me découvres et je glisse, je crie
Je crie, parce que tu m’as comprise
Je ne tomberai pas, le sol est bien trop bas
Charlotte Vixès
