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Chère lectrice, cher lecteur,

   Le sujet que je m’apprête à aborder peut prêter à la moquerie pour certains, au dégoût ou au mépris pour d'autres, mais je vais essayer de n’être ni vulgaire ni racoleur ou fataliste.

 « La prostitution »

   Étymologiquement le mot viens du latin « pro » qui signifie « devant » et de « statuer » qui veut dire  «poser, placer». De ce fait, la « prostituée » est une personne qui se met, elle même, en avant et s'expose à la vue de tous. Mais sachez, mes doux, que dans l'Antiquité ce terme ne définissait pas seulement les professionnels du sexe mais également les politiciens.

   En effet, « La prostitution » signifiait toute publicité et tout effet d'annonce intéressés de la Politique, et donc des politiciens. Pourrions-nous aller jusqu'à penser que toute parole publique peut-être dite «prostituante » ? N'en serait-t-il pas moins saugrenu de croiser l'un de nos chers politiciens battre le pavé exposant ses atouts aux passants ? Ainsi, nous venons d'apprendre que les prostitués et les politiciens ne sont pas si éloignés.

   Historiquement et géographiquement le concept de prostitution et de ses pratiquants ne furent pas toujours les mêmes dans le monde. Comme par exemple en Inde au VII e siècle avant J.C, les prostituées avaient un caractère sacré, elles étaient les servantes des dieux dans les temples (dévadâsî). Contre une somme d'argent elles devaient satisfaire les plaisirs charnels des personnes venant prier les dieux.      

   Autre exemple, dans l'Antiquité grecque « La prostituée » était présente dans diverses œuvres  de philosophie , de poésie  et de théâtre. Non comme une personne immorale et dégradante, mais comme quelqu'un d'éclairé et d'honnête sur les problèmes de la vie. Souvent plus judicieux et franc que bon nombre de philosophes et politiciens (qui souvent les dénigraient et les méprisaient). Mais étrangement , c'était le plus souvent ceux qu'on voyait au dictérion (c'est le « bordel » chez les Grecs). Quelle époque ! De nos jours nos politiciens ne feraient jamais une telle chose. Non jamais.

  

   C'est avec l'ère  judéo-chrétienne  et ses croyances dichotomiques (bien/mal, croyant/hérétique, vérité/mensonge) que la vision de la prostitution est devenue aussi radicale et tranchée. La prostituée est devenue une mauvaise citoyenne, une paria et on lui inflige les malheurs de la société, un vulgaire bouc émissaire. Si les bonnes mœurs étaient de rigueur pour les Gentlemen, l' hypocrisie régnerait. La prostituée est donc devenue celle que l'on connaît, une « sous- citoyenne ».

Pour finir chers lecteurs nous allons conclure sur une phrase d'un grand homme que j’admire énormément, mon grand ami Georges Brassens :

« Il s'en fallait de peu, mon cher
Que cett' putain ne fût ta mère
Cette putain dont tu rigoles
Parole, parole
Cette putain dont tu rigoles »

A méditer mes amis.

Nota Bene

Voici quelques vraies définitions pour briller en société :

péripatéticien(ne) : n'est pas une prostituée mais c'était, du temps des philosophes antiques, qui philosophaient en marchant toute la journée. On peut voir le rapprochement.

Pute : qui vient du latin « putere » qui signifie « puer » et tout ce qui touche à la pourriture. De plus la  «pute» le fait généralement gratos.

Catin : est dérivé du prénom Catherine, une catin désignait à l'origine une fille de la campagne puis une servante et ensuite trop facilement, une femme de mauvaises mœurs.

Conversations galantes entre prostituées et clients au Palais Royal

dans les galeries de Montpensier et de Beaujolais, Paris, 1800

Les Dévadâsi exercèrent jusqu'au milieu du XXème siècle.


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