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Le vide.

 

 

Le vide des forces

Des énergies

 

Le vide du temps

Exister dans une autre sphère

Dans un autre plan

 

Palier l’obscur

Par l’ambigu

Ne croire en rien

Mais prier pour tout

Dire je t’aime à la lune mais

Cracher sur tout ce qui porte son reflet

 

Remuer du bassin

Des hanches

Dans une bouche quelconque éjaculer

Essuyer les bords

Parler comme ça d’un rire à l’autre de

Beauté et d’art entre

Deux morceaux de papier toilette

Un peu puant

 

Promettre des baisers

Qu’on remet chaque jour à demain

Ou à jamais

 

Éteindre la lumière

Dormir sur la plage d’un rêve échoué

Se réveiller –

Halluciner devant des regards toujours

Inconnus

 

Des cheveux

Des nuques passagères

Des sexes un peu théâtraux et

Des voix brumeuses de filles sans vue

 

Des odeurs de peau,

C’est encore le même drap,

Se dire se maudire,

 

Puis disparaître main dans la main

Vers la gare par là

Vers les pavés là-bas

 

Adorer toujours

Soir et matin

La lune pleine et ronde

 

Masser des peaux

A la lueur sucrée sacrée des bougies fraises

Cirer des huiles

Frôler des fesses

Sentir goûter lécher des sexes

Et des trous du cul

Pour la superbe d’un gémissement toujours

Un peu différent

 

Ne rien protéger

Salive spontanée :

Divertir la grâce

Par la graisse

 

Et puis discuter un peu

De jeunesse

 

Des travers de l’âme

Des nourritures

D’alcool

Et de l’enfer du monde dehors

 

Compter la pluie

Délirer mystique

Faire jouir l’ennui

Au gré des maux

Et des petites danses

Entre deux siestes

 

 

Et finalement

Un sale matin

 

La tête sous l’oreiller

Alors même qu’elle parle et raconte un peu son cœur

Danser avec une autre dans ses rêveries

S’être évadé déjà ailleurs.

Un Poème d'Elsephir Libre

photo par Elsephir Libre

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