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Les ruptures de fin d'été

     une tragédie résumée par Angèle Waffle

Sonne le glas dans nos petits cœurs fragiles.

 

Une large communauté d’esprits dépourvus de toute affection s’ouvre en cette quiète période, poursuivant la  tempête des émois.

 

On a baisé, on a aimé, tant qu’on pouvait. Nous sommes vidés.

 

La chaleur de ce mois de juillet, la douceur de ce mois d’août, rythment les battements de nos cœurs, les érections dans nos culottes. Puis, septembre.

 

Autour de moi, j’ai entendu la chanson des amoureux heureux. C’est une douce chanson que nous avons reprise en chœur tout l’été, chantée à tue-tête - « je l’aime vraiment bien, tout se passe trop bien » - puis nous avons oublié les paroles. Que racontait cette ritournelle ? Elle ne stipulait pas la fin. Mais toute fin n’est pas triste.

 

Alentour, j’entends un concert sous différentes tessitures. Il y a cette voix rauque qui n’a pas compris, celle qui est triste et mélancolique d’un amour pourtant conçu dans l’éphémère.

Il y a une autre voix, plus sensible qui joue sur le vibrato. Celle-ci plus nuancée, hésite entre le cours naturel des aventures, et la malchance en fond sonore. Cette voix-là ne sait plus trop pour qui elle chante.

Et puis, il y a cette dernière voix, au timbre juste et au coffre certain. Elle pourrait se jouer éternellement, et recommencer, telle une parade. C’est la voix de Madonna, dans Like A Virgin. Celle au ton léger, qui laisse penser qu’au fond tout n’est pas si grave, qu’il faut repartir du bon pied.

 

Madonna a dit : I made it through the wilderness, somehow I made it through...
Didn't know how lost I was,until I found you... / J’ai franchi le désert, d’une manière ou d’une autre j’ai survécu. Je n’savais pas que j’étais si perdu, jusqu’à ce que je te trouve.
 

 

En clair, la fin de l’été sonne comme un concerto dont l’harmonie n’est pas le maitre-mot, où les gammes ne sont pas justes, mais qu’au final nos têtes raisonnent.

 

Arrêtons donc d’être désolés par les aléas du cœur.

Il était trop grand. Elle n’était pas assez cool avec les copains. Il faisait beaucoup trop de fautes de Français. Elle était beaucoup trop narcissique. Tous des cons, toutes des bites.

Allez, on oublie l’été et on prévoit l’automne.

Sortez couverts.

Illustration de Mara de la Brochetta

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