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Philosophie

Moderne

 

 

ETE

 

HINDOU

 

 

   J’ai fait un test bête sur Flickr, j’étais parti pour taper l’“été indien”, je devais avoir la tête ailleurs, j’ai tapé l’“été Hindou” - à croire que ça m’intéresse plus -, eh bien, vérification faite, c’était largement plus intéressant qu’“été indien", en tous cas pour moi, ça avait certes une connotation largement plus religieuse, mais pas tant que ça, la preuve, si vous écoutez “Heures Indoues” d’Etienne Daho, un titre que les moins de 20 ans peuvent se permettre de connaître, il est beaucoup plus question de choses en apesanteur que de rituels compliqués, donc, par voie d’extension, je me suis dit que l’été indien, ce serait peut-être ça : une certaine idée de l’apesanteur. C’est pas compliqué. Si l’on prend le titre de Joe Dassin, on voit bien qu’il en est question, largement, même si le titre excède ça. J’aime toujours l’écouter. J’y retrouve toujours ce noyau dur : “Toi et moi, nous nous nourrirons l’un de l’autre et nous n’aurons besoin de personne”. Va pour le côté cannibalique. Je pourrais embrayer sur l’espace des possibles qui est ouvert, l’omnipotence suggerée (“on ira où tu voudras quand tu voudras”) qui est le prototype même du mensonge amoureux, mais depuis Pasqua, on sait que les promesses n’engagent que ceux qui les croient. Dernier point, plus personnel : je suis certain que le clip a été tourné sur une île - je veux y croire. Cette cohérence-là, je la dégage des images du clip qui respirent, à mon avis, quelque chose d’insulaire. C’est loin d’être neutre. Un auteur a pu ainsi thématiser ce qu’il appelle l’“Insularité psychique”, soit ce qu’implique psychiquement le fait de se savoir être sur une île. Vous vous doutez bien que ça comporte son lot de fantasmes. Celui d’autosuffisance - à deux, pour le coup, et l’on retrouve ici un mythe : celui d’unité perdue. Bien sûr, tout cela nous emmène loin des terrasses de Septembre où vous prédaterez, bière en main, profitant pour une ultime fois des lueurs du soleil du continent européen - sauf exception. Vous vous rappellerez alors de ces quelques lignes : il s’agit d’en profiter, au maximum, et surtout, n’oubliez pas de vendre du rêve. Quoi qu’on en dise, y’a que ça qui marche.

 

 

                                                                                           Frederic Vio'o

 

Photographie par Carlo Amen

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