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Tout commença dans une voiture, une grande voiture. On me déposa sous les réverbères sur un boulevard coulé d’un bitume trempé jusqu’à l’os. Je me suis aussitôt retrouvé pris en étau par une foule de badauds noctambules. M’abandonnant à l’ivresse du surmenage, j’ai précédé mon prochain, suivi mon prédécesseur, et le videur qui était une femme me laissa entrer. Dedans il y’avait une amie, mais une autre fille avait déjà toute mon attention. Enfin raisonnablement, un bon 50%, parce qu’en général tout s’arrête seulement après quelques jeux d’yeux. Cette fois cette fille m’a parlé, un peu comme si on se connaissait. D’ailleurs je questionnai ma mémoire avant d’en déduire que c’était absurde autant que vouloir se souvenir des visages dans les rêves comme si mon existence était un rêve ce qui me rendait moins lâche. Nous avons récité quelques anecdotes et je pensais qu’à lui toucher les hanches. Elle s’échappait mais continuait de feindre m’apprécier malgré mes pulsions manichéennes de garçon évasif lui aussi en quête d’unique. Chaque fois qu’elle me regardait dans les yeux elle me prenait entre ses mains, j’étais aspiré et c’était comme si son visage effleurait le mien. Son visage de fille blonde si ce n’était qu’elle ne l’était pas. Je crois que je lui ai demandé où on était. Sans attendre la réponse, je demandai si c’était l’Elysée Montmartre. Le sol était en plancher, ce qui était parfait pour la danse, c’était pas une bien grande salle mais la lumière s’y propageait à sa guise et nous nous mîmes à bronzer. Allongés, ou presque, nous vîmes notre lassitude s’interrompre par l’arrivée de Chelsea Wolfe, par derrière le bar qui s’établissait comme une dernière muraille entre la scène et nous. Chelsea chantait quelque chose de bizarre. La musique était minimale et je cherchais ses musiciens sans jamais les trouver. Bien sûr nous nous levâmes et bien sûr j’avais la cavité buccale aussi sèche que les gorges de l’Ardèche en pleine canicule sentimentale. Je me tournais vers la gauche, vers l’autre bar car je n’osais pas du tout commander au bar-barrière, je pris ma voix susurrée la plus basse pour boire un jus de mangue. Je le sirotais en regardant amoureusement cette inconnue de bonne compagnie dont je ne pouvais déjà plus me passer. Cette dernière, à l’instar de Chelsea, disparaissait puis réapparaissait. Chelsea allait et venait dans tous les sens. J’avais envie d’un crumble, bientôt je mangeais un crumble et je l’avais perdue…

 

 

Bon c’est là que mon réveil sonne. Que je grogne en l’arrêtant, pas envie de me lever pour le travail. Je me prélasse, juste trop envie d’y retourner, dans ce rêve.

 

 

Elle réapparait me tirant un sourire framboisé, je devais avoir des miettes sur la moustache ou bien sous la bouche. Elle posa son plat qui semblait être une tarte de légumes et nous mangeâmes à l’unisson.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

ps. Pensées que j’eue durant ce rêve mais voilai d’omission :

  1. J’étais assez cool pour que la videuse me laisse entrer. Je me sentais très Nouveau Grunge.

  2. J’aurais voulu lui dire que je pensais que c’était la fille la plus jolie que j’ai jamais vue mais je me tus. Qu’est-ce que j’aurais eu l’air con, gros plouc !

Un rêve vrai de Charly Lazer illustré par Yoann Kim

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