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Fake Porn

Fake Hospital  Fake Taxi

& le vrai

faux cul

Dialogue entre

Charly et

Sophie Anna

Depuis mon adolescence on me croit créatif. On dit aussi que je suis un branleur. Pourtant je n’ai pas l’impression de chercher toujours l’avant-garde quand il s’agit de pornographie. Heureusement que je compte dans mon cercle d’amis de grands penseurs. Ces amis si chers me mâchent le travail et je n’ai plus qu’à ouvrir la boîte, sucer savoureusement ce qu’on me met sur la langue. J’ai bien des préférences, oui, sans être un fan d’amateurisme, j’aime avoir la sensation de revoir la fille que j’ai croisée avant-hier dans le métro et qui portait un jean moulant, rousse à frange, cheveux très longs qui slaloment mon imagination à l’instar de ses hanches. Et son visage, wah. A proprement parler la fille qui me fait un peu, tomber amoureux. Je me sens niais présentement, alors je vais ajouter que j’aime qu’elle fasse des trucs un peu sales, en souriant. Tu trouves que je m’égare Sophie Anna? Pourtant le fake porn, c’est ça, faire du faux un truc plus faux et du vrai un truc plus vrai, en tout cas ça favorise vraiment l’accès au bonheur.

Je ne sais pas si tu te souviens de cette série de photos qui était sortie il y a quelques mois. Une maquilleuse qui travaillait sur des tournages pornos avait pris ses modèles avant/après les avoir retapés. J’avais été surprise de voir combien de mecs étaient ahuris de découvrir que sous les poupées en plastique se cachaient en réalité des filles avec des boutons, des cernes, et des cheveux filasses. Mais enfin réveillez-vous c’est du cinéma. Le plus dommage est que l’amalgame se fait aussi dans l’autre sens. La profondeur d’un décolleté n’est pas significative quant à la profondeur d’une gorge.
Bref, du coup l’archétype de la salope dans le porno est bien ennuyeux, cent mille fois déjà vu, et personnellement, pas facile de m’y projeter. On m’a bien parlé de « porno féministe » à un moment. Ça m’a titillé l’oreille et redonné l’espoir.  Mais Emilie Jouvet et ses butchs à cheveux courts qui se font fister dans les toilettes ça ne m’émeut pas plus que ça.

C’est marrant que tu me parles de féminisme à un moment où je me sens très misogyne, plus que jamais. Et pourtant, je me souviens d’une actrice porno, nous l’appellerons J, qui m’avait pas mal traité de macho, presque à chaque fois que j’ouvrais la bouche en fait. Elle semblait avoir une forme d’affection pour moi néanmoins. C’est très étrange, car ça aurait pu être n’importe quelle fille, mais je l’admirais car je l’avais déjà vue dans des vidéos, et c’était un peu fou de me retrouver dans ses appartements. Cette fille était fascinante et d’une rare intelligence. Je n’ai plus jamais eu de nouvelles, et ce n’est sûrement pas une mauvaise chose, mais je me dis que cette fille aurait pu créer une nouvelle forme de porno, elle était sûrement trop maniaco-dépressive pour y arriver. Ou trop fainéante. Ou trop engagée. Ou trop sûre d’elle. J’espère qu’elle est encore en vie.
Cette série de photos dont tu parles pour moi c’était aussi du faux, ça visait clairement à démystifier tout ça. En fait, je sais même pas trop à quoi ça servait. Mais t’as raison, le porno c’est du faux. Le seul truc vrai c’est ce qu’on ne voit pas.

 

@un couple chiant qui se fait chier c'est vraiment de la réalité punaise.

Ce que je vais dire est indubitablement cliché, on l’entend si souvent de la bouche des filles qui parlent de porno. Mais la vérité c’est que 80% de la production reste destinée à un public hétéro masculin, et du coup il est normal qu’on se retrouve un peu perdu dans cet océan de close-ups, poupées barbies, cris simulés, coups de reins effreinés. C’est con mais tout ce qu’il me faut c’est une toute petite histoire, des acteurs impliqués, des gémissements non simulés, bref, du cul, du vrai. Seulement cette émotion ne se résume pas en un tag, et j’ai épuisé mes ressources et les références de mon petit catalogue de fantasmes, souvent en vain.

Il y a des clichés qu’on ne peut éviter quand on se penche sur le porno sujet, qui est déjà un faux sujet. Peut-être. Je pense également que le film de fesses universel, qui plairait autant aux filles qu’aux garçons, serait moins mécanique, plus réfléchi, plus analytique, plus métaphorique et plus centré sur l'humain comme dirait J.L. Mélenchon. Cet article ne vise pas vraiment à proposer un porno idéal, c’était pas le but de départ, mais puisqu’on y est. crions-le ! Même si le fake porn, par là j’entends cette nouvelle mouvance de Fake Taxi et Fake Hospital..., c’est le vrai du faux, c’est idiot, c’est du porno gonzo des années 10, ça m’excite. Quand je ne me caresse pas, je me dis qu'il y a du fond et que n’empêche celui qui fera un chef d’œuvre pornographique deviendra le roi du Monde, j’en suis demi sûr. Sophie Anna, raconte-nous comment tu as découvert le fake porn!

Un jour je trainais sur Youporn, encore à la recherche de la vidéo qui siérait le mieux à mon délire : Jeune fille innocente mais pas trop se fait corrompre par son professeur particulier, un homme mature, charmant, mais pas forcément beau (s’il pouvait avoir un nez aquilin ça serait bien), dans la cuisine des parents et qui commencerait pas une main baladeuse sous la table d’abord repoussée avec un « Han ! » mi choqué mi excité… Et je ne trouvai que des trentenaires déguisées en pompom girls avec des couettes et des faux appareils dentaires (…sérieusement ?) qui se jettent sur la bite de vieux croûtons à partir de la deuxième minute. Et c’est reparti, le bon vieux pipe-levrette-sodomie, on en prend d’autres et on recommence, on passe juste d’une blondinette à une brunette, sans les talons compensés en plastique transparent, mais toujours avec un string à paillettes.
Et puis dans les vidéos recommandées, là, miracle des cookies qui décryptent mes désirs enfouis, Fake Hospital est apparu. J’avais complètement laissé de côté le fantasme du docteur, car souvent tout ce que j’obtenais c’était une blondasse en déguisement hyper cheap d’infirmière avec des bas résille blancs qui grimpait sur un mec en tirant la langue dans tous les sens. Pourtant le scénario est déjà tout trouvé, allongez-vous mademoiselle, vous avez mal quelque part, retirez votre t-shirt, quand je masse là, ça fait du bien ? Vous avez un copain ? Vous faites souvent l’amour ?

Ah tu me fais rire. C’est cool que tu pointes la simplicité et l'évidence du concept. Les caméras disséminées apportent leur petite dose de réalisme. Les jeunes filles sont aussi assez simples. Des petites premières des pays de l’est sage d'allure. Le genre à qui on hésiterait de parler de saucisse de peur qu’elles comprennent mal et s’enfuient rouges comme un bon vin, nous laissant justement avec notre verre, notre bite et un couteau pour décoller les croûtes de notre irrévérence. Ça fait partie des trucs que j’aime plus que tout, des filles, mignonnes comme tout, croquantes, tantôt un sourire pétillant, tantôt une petite moue timide mais curieuse. Je crois que c’est là la magie de ces trucs, Fake Hospital et Fake Taxi, c’est que les filles arrivent parfois à donner l’impression d’être légèrement surprise et intimidée, alors qu’en fait elles en veulent, elles en demandent presque toujours plus. Elles sont là pour ça, c’est fake, et ça au moins c’est vrai. Les filles comme les garçons peuvent avoir un balai dans le cul ou être les personnes les plus sexuelles qu’on n’ait jamais rencontrées. Nous ne sommes pas si différents de ce point de cul et il serait temps con le comprenne.

Alors là si je puis me permettre c'est le seul truc que je regrette : elles sont souvent trop consentantes à mon goût, un poil trop ouvertes pour être vraies. Cela doit venir aussi de mon fetish pour les "Arrête" qui veulent dire "Continue, mais doucement". Après tout le docteur comme le professeur ou le taxi driver ont un rôle de guide, mais j'imagine que la limite entre la timidité, l'hésitation, le consentement est fine, trouble, et personnelle à chacune. La mienne se situe sûrement trop loin pour qu'on puisse la prendre comme repère, mais moi j'ai envie d'assister au combat intérieur d'une fille prude dépassée par son désir qui lutte d'abord pour elle, puis pour donner le change, puis plus du tout.


Je crois saisir ce que tu veux dire, ça va dans le sens de notre égalité autour des choses du sexe et ça me plait. Le jeu de ces comédiennes en herbe est malheureusement limité, bien que certaines resplendissent, et du coup probable qu’elles n’osent pas en faire trop. N’oublions pas qu’elles savent pourquoi elles sont là. Ce qui me fait dire que d’ici peut-être 20 ans, à l’apogée du transhumanisme prédit pour 2029 par le boss de Google et dont j’ai entendu parler il y a quelques jours par Giacomo du groupe You Man, on aura du True Fake Porn, autrement-dit des filles et des garçons qui se baisent pour de vrai dans ce genre de situations, avec le vrai effet de surprise dans le regard et l’expression corporelle. Mais honnêtement si la fille dit non et que le mec continue, ou l’inverse, je crois que je vais débander tout sec. Je ne suis pas un mec sage, enfin là... Après l’aspect fictif du fake porn actuel fait que la fille pourrait en effet résister un peu plus, juste un peu, on en gagnerait en réalisme, et puis ça pourrait être drôle. Mais juste un peu. Encore plus fake, encore plus bon.


Oui Charly tu as bien saisi la nuance, c'est le "un peu plus, juste un peu" qui fait toute la différence. Il paraît aussi qu'il y aura du porno 3D, et des robots qui baisent, et tous ces trucs du futur dont on ne saura plus trop où est le vrai, où, et le faux. En attendant la girl ou le boy qu'on cherche habite la porte d'à-côté, réellement, depuis des millénaires.

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