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Braids

"Waw je n'ai jamais vu un nombril comme ça!"

Raphaelle Standell-Preston

Une photo prise dans l'intimité par Nick Helderman

Han Han : Braids c’est toi Raphaëlle, Austin et Taylor, te souviens-tu de votre rencontre ?

 

Raphaelle : Austin et moi, nous nous sommes rencontrés sur le terrain de jeux, il faisait du saut en longueur, on comparait nos nombrils, et moi j’étais genre « waw, je n’ai jamais vu un nombril comme ça ». Puis on est devenus très proches, et naturellement on a eu envie de monter un groupe ensemble.

 

 

Han Han : Il y’a 2 semaines, votre second album Flourish//Perish est paru. Qu’est-ce que signifie ce nom ? Est-ce au sujet de la maturité, de la non-peur de la mort, du bonheur ?

 

Raphaelle : J’imagine que périr évoque les moments difficiles, comme si on mourait éternellement et on renaissait. En fait c’est comme deux moments qui s’intercalent dans la vie. Tu nais, tu fleuris, tu péris, tu meurs. Et c’est plutôt ce qui s’est passé pour cet album. Le départ de Katie (ancienne chanteuse qui a quitté le groupe avant cet album), tout devenant très confus, et finalement on s’est retrouvés, tous les trois, pour enregistrer. C’est assez symbolique de la survie. C’est un parallèle, une bonne combinaison de mots qui représentent deux choses radicalement distinctes dans la vie.

 

 

Han Han : J’ai lu que tu reconnaissais être une personne sensuelle. Difficile de ne pas approuver quand on regarde ta discographie personnelle. Qu’entends-tu par sensualité, est-ce plus une histoire d’affirmation de soi que d’hypersensibilité?

 

Raphaelle : Etre sensuelle, je pense que c’est être particulièrement ouvert à son environnement.  Mais pour moi, ça a aussi une espèce de connotation. A l’époque de Native Speaker, j’étais peut être plus orientée vers la sexualité, je flirtais beaucoup, et ça s’est pas mal ressenti sur ma façon d’écrire. Le contenu de cet album-là est très sexuel. Je continue un peu d’en parler maintenant, mais je le fais de façon plus discrète. Je dois être une personne sensuelle, mais j’imagine que je suis plus sensuelle derrière ces portes. La sensualité, quel mot compliqué ! Tu penses qu’il y’a forcément un lien avec le sexe ?

 

 

Han Han : (après hésitation) Non, je pense que ça peut l’être, mais ça fait aussi référence à l’ouverture sur le monde, ressentir les choses de façon très profonde.

 

Raphaelle : Oui, je suis d’accord, parfois je trouve que je ressens trop. Du coup, je mets ce que je peux au fond de mon cœur, pour faire quelque chose de mon chagrin, de mes joies les plus intenses. En tout cas oui, il y’a forcément un lien avec les sens, mais dans ma perspective, j’y vois davantage un lien avec la sexualité.

 

 

Han Han : J’ai aussi lu que tu avais beaucoup appris sur l’amour et le respect avec le précèdent album, que penses-tu avoir appris avec Flourish//Perish ?

 

Raphaelle : L’espace dont les gens ont besoin… (une abeille décide de l’attaquer, Raphaelle hésite, nous dit qu’elle a peur, puis se lève brutalement en disant qu’elle ne veut vraiment pas se faire piquer avant le concert, nous nous éloignons. Un type en t-shirt kaki s’approche et lui dit qu’il les a vus à Montréal et qu’il a adoré, il demande aussi à quelle heure est prévu le concert, puis nous reprenons) ...Donc les choses que j’ai apprises… Je ne sais pas vraiment encore. Il y’a cette idée d’espace, et aussi l’inspiration que j’ai su tirer de ma mélancolie, je me suis parfois senti très triste. Et ce que j’aimerais pour le prochain album, c’est m’emmener dans un meilleur endroit où je ne me sente pas si mal. Et utiliser le bonheur comme l’outil de mon inspiration à venir.

 

 

Han Han : Grimes, ta voisine de label chez Arbutus, a dit qu’elle était fatiguée d’entendre le mot « cute ». Qu’est ce qui se passe si je dis qu’il y’a quelque chose de profondément cute dans Braids ?

 

Raphaelle : Ah c’est okay ! Mais c’est compliqué pour Claire, car elle est sans aucun doute une personne cute, mais aussi beaucoup plus que ça. Si tu dis que quelque chose est cute sans regarder plus loin, sans envisager que la personnalité soit plus complexe, ça peut énerver, et je le comprends. Mais bon, je préfère qu’on dise que je suis cute que… Euh en fait non, je ne veux pas être cute non plus ! (rires). Je voudrais plutôt être sexy ! Non, je ne sais pas. Cute ça va, je suis en désaccord avec moi-même maintenant !

 

 

Han Han : C’est amusant de voir qu’avec Austin vous avez été ensemble, puis avez rompu et finalement vous avez l’air d’être de super amis. Pouvons-nous dire que c’est une espèce d’amour authentique ?

 

Raphaelle : Le vrai amour ?! ah intéressant ! J’imagine, oui j’aime énormément Austin. Mais l’amour, le vrai amour, c’est sûrement quelque chose de plus intime. Et ce n’est plus vraiment le cas avec lui, depuis un moment puisque nous étions ensemble de 14 à 17 ans. Je pense que c’est quand même de l’amour authentique puisqu’on est meilleurs amis.

 

 

Han Han : Parfois je suis un peu trop naïf, mais passons ! Est-ce que tu as un secret pour replonger nuit après nuit dans les émotions introspectives de tes chansons ?

 

Raphaelle : Je peux ressentir de la frustration. Certains morceaux ont été écrits à certains moments de ma vie. J’ai beaucoup de secrets, mais j’imagine que toi aussi.

         

 

 

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