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Le Mendiant

Nouvelle de Gigi L'Impératrice

illustrée par Sixo Santos

 

 

Je suis un mendiant du 21e, arpentant les ruelles moites, les soirées tièdes, à la recherche d’une paire de bras, d’une flopée de doigts.

Cachant mes érections en direction d’une quelconque attention, je déambule vers des verres vides, des mégots froids, discussions fades.

Voilà un dos, abandonné, hagard… je m’en vais lui voler une accolade, un enlacement.

Stupéfait d’une part de l’acte, d'autre part de la tour entre mes reins, il m’évince encore une fois d’un regard froid.

Je repars en quête, honteux, bientôt ivre, presque mort.

Retour à la rue, ma seule muse. Un ou deux rats de satin, une ou deux catins et leur gras.

Un verre de vin, un rêve de fin, une ligne 2.

Dans un autre monde urbain, toujours tapin, peu de tendresse.

Des demoiselles dévergondées, par leurs consommations probablement, m’appellent par delà les SDF et canettes vides.

J’accours vers un cul de sac, me transformant en sac de frappe, peu de tendresse, plus beaucoup de dents.

Un flash blanc, puis un noir, suivi d’un métis.


Réveil, seul.

 

J’irai voir une professionnelle, peu convaincu par les rapports humains non monnayés.

Dans ses bras pleins d’escarres, entre ses cuisses fatiguées, je veux me sentir intelligent, intéressant, différent.

Payez vos câlins, la gratuité est un piège.

Les Hommes sont des putes. Les putes sont des anges.

 

 

 

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