Une nouvelle de
Dimitri Vazemsky

Beautiful Love, Dimitri Vazemsky
Elle semblait l'attendre, pensive, immobile. Un fin filet lumineux soulignait ses courbes, caressant de sa blancheur le léger hâle de son corps, effleurant le feston rond de ses seins, galbés, invitants, poignants.
Il comprenait la lumière.
Caressante.
Ses yeux glissaient, épousant la moindre nuance de ces arabesques charnelles et chaleureuses, l'attraction battait son plein, unie vers celle qui l'attendait, là, offerte.
Il ne bougea pas, un peu interdit. L'endroit lui était étranger. Une clairière, un jour d'été, au bord d'une rivière, un après-midi suffisamment chaud pour ne rien porter.
Ce qu'elle faisait.
Elle rêvait, immobile.
Le soleil perçait le feuillage vert, chatoyant sur l'herbe ombragée, tendre et chaleureux. Derrière elle, des reflets scintillants brillaient sur la rivière babillante. Un cadre idyllique...
Allongée sur l'herbe, elle ne l'avait toujours pas vu. Il aimait beaucoup la couleur de sa peau, presque satinée, si pure.
Il jalousa le soleil.
Depuis combien de temps la caressait-il?
Elle semblait légèrement assoupie, se réchauffant des ardents effleurements de ses rayons dardants, immobile, rêveuse, sage comme une image, plongée dans ses pensées, dans ses rêves les plus intimes. Ses courbes le troublaient. Énormément.
Il sentait le grain de sa peau frémir sous ses caresses à venir, sa cambrure l'enivrait, envoûtante, il imaginait ses mains s'y promener. Elle était belle. Divine.
Il ferma les yeux, vit son index se poser sur le sommet de son talon, ses doigts remontèrent doucement le long de sa cheville puis sa main glissa sur le galbe du mollet, frôlante...
Un frisson l'habita. Il rouvrit les yeux.
Elle était là devant lui. A quelques pas seulement.
Et malgré la distance il lui semblait déjà sentir sous ses doigts la chaleur de son corps, dans ses mains, sous ses lèvres. Elle n'avait pas bougé. Un peu glacée, lointaine, comparée aux échauffantes prémices qu'il venait d'échafauder dans son esprit.
Sa caresse s'était arrêtée, juste derrière son genou, s'attardant, massant, détendant. Sa paume se lova sur l'ovale de sa cuisse puis remonta, appréciant en connaisseur la volupté charnelle des rondeurs capiteuses, sa main épousa la naissance du fessier...
Il secoua la tête.
Elle n'avait pas bougé. Son regard brillait, plein de promesses, scintillant d'une lueur coquine et murmurant d'adorables attentes, entêtantes, l'assurance d'une infinité d'ébats sans débats, alléchants, enivrants...
Ses cheveux longs tombaient sur ses épaules en un toucher léger, effleurant à l'abri du vent le haut de sa poitrine.
Dans l'ombre de son bassin il devinait la naissance d'un petit ventre plat, suggéré. Sa main s'y glissa, volontaire, frôlant, encerclant, flânant en caresses autour de son nombril et retraçant maintes fois les courbes de ses hanches, s'attardant souvent à l'endroit précis où elles se rencontrent et se brisent.
Il n'en pouvait plus, rêvait de la caresser. Le désir l'envahissait insidieusement, un besoin impérieux l'incitant à agir. Il voulait la serrer contre lui, sentir ses mains courir les long de ses reins, se frotter à elle, sentir son corps contre le sien, s'enfouir en elle. Il referma le magazine.