ON SE FAIT UN MOVIE
Farouk a choisi la séquence désespoir de Charlotte dans Lost In Translation
Le printemps, c’est l’antidépresseur de l’hiver. Charlotte, elle, n’est pas sortie de l’hiver. Partie au Japon suivre son tout récent mari, elle se retrouve dans une chambre d’hôtel dans laquelle elle tourne en rond. Elle s’emmerde, trop occupée à n’avoir rien à faire, soudainement angoissée de son avenir déjà écrit : demain elle sera encore dans cet hôtel et mariée à un homme absent toute la journée. Si on lui parlait du printemps à Charlotte, elle répondrait que c’est sa saison désamour. Alors, un jour, elle décide de se maquiller, de se coiffer et de décorer la chambre en disposant des fleurs roses un peu partout, dans un haut bleu et une culotte transparente rose, aussi. Et voilà Sofia Coppola réalisant ma scène de printemps : une musique qui vient me caresser le bout du gland, une paire de gambettes, des couleurs, une beauté timide qui vient discrètement s’épanouir dans l’ennui, dans un quotidien pesant, tel un sourire, une espérance, la vie qui nous ouvre les cuisses, nous invitant à lui faire l’amour.
Chloé a choisi la scène d’ouverture de Wristcutters, a love story
Le soleil pénètre dans la chambre en bordel et le héros se lance dans le grand nettoyage de printemps. Jusqu’à la moindre petite poussière, jusqu’à tailler les plantes. C’est une période charnière, la fin d’une ère et le début d’une nouvelle.
Agostina a choisi la scène du gosse trop mignon drôle de On Vit d‘Amour
Au cours d'un de ces mois effroyables, où Lille est couverte de nuit et de neige à 17h, la liberté de l'enfant de ce documentaire m'a donné envie de convoquer le printemps en invitant mon voisin, cet inconnu, à jouer avec moi, au soleil, derrière la colline. La vidéo a été vue 34 428 fois (dont 20 par moi) sur youtube. Si vous avez des camarades de jeu agréables, je crois qu'il y aura dans les mois à venir encore plein de places libres, au soleil, derrière la colline.
Charly a choisi la scène des vagabonds dans Dolls
Takeshi Kitano est un vrai poète, je ne sais pas si c’est pour ça qu’on l’appelle Beat, ou si c’est parce qu’il aime distribuer des roustes quand il est saoul. Mais ce mec est un génie, et je vais peut-être pleurer quand j’apprendrai sur Facebook qu’il est mort. Ce sera juste horrible. Cette scène est très belle, le visage baissé de cette petite japonaise désespérée est un des trucs les plus émouvants que j’ai vus dans un film. C’est le printemps, mais le printemps c’est quoi ?
Springbreak, pause sur les scènes qui font le printemps de nos rédacteurs.
Le printemps c'est adolescent. Il est impertinent et provocant, comme la jeune Charlotte dans cette scène. C'est clairement une saison qui se cherche, entre pluie et beau temps.
Mais le printemps, c'est surtout la promesse de l'été...
