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Mes bras se sont ouverts et se sont refermés,

J'ai bu tous les poisons aux coupes exaltantes,

Et si c'est un péché d'avoir beaucoup aimé,

Je veux le premier rang parmi les pénitentes!

 

Les plaisirs de la chair, se sont sur moi, posés,

La lèvre m'a meurtrie et la dent m'a blessée,

Je porte avec orgueil la trace des baisers,

Je n'ai rien désiré que d'être caressée.

 

Je ne regrette pas les beaux soirs innocents,

La calme pureté des coeurs de jeunes filles,

Moi qui ne peux calmer la fièvre de mon sang,

Ni l'éclair de mes yeux, quand la volupté brille.

 

De l'amour prodigué le long des jours passés,

Des baisers pénétrants, sur les lèvres que j'aime,

De ces morceaux de fleurs, entre mes doigts froissés,

J'ai fait un pur collier de perles et de gemmes.

 

Je porte fièrement ce mystique joyau,

Dont l'éternel éclat me brûle jusqu'à l'âme:

Moi; que l'amour aura marquée à mon berceau,

J'entraîne vers sa loi, le cortège des femmes.

 

(Sous le masque)

 

 

 

 

 

          Emilienne d'Alençon, née en 1869

Poème d'antan

 

 

                          curaté par Farouk Archaoui

Te Belafone

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