top of page

Poéme d'Antan

ETE

de Stuart Merrill (1863-1915)

 

Le clair soleil d’avril ruisselle au long des bois.

Sous les blancs cerisiers et sous les lilas roses

C’est l’heure de courir au rire des hautbois.

 

Vos lèvres et vos seins, ô les vierges moroses,

Vont éclore aux baisers zézayants du zéphyr

Comme aux rosiers en fleur les corolles des roses.

 

Déjà par les sentiers où s’étouffe un soupir,

Au profond des taillis où l’eau pure murmure,

Dans le soir où l’on sent le sommeil s’assoupir,

 

Les couples d’amoureux dont la jeunesse mûre

Tressaille de désir sous la sève d’été

S’arrêtent en oyant remuer la ramure

 

Et hument dans l’air lourd la langueur du Léthé.

Une sélection de Farouk Archaoui

Illustration de Veronique Dorey

bottom of page