top of page

Tu détestes le jour, en proie aux regards, ces jugements qui te condamnent. 

L'idée que la nuit reviendra, compense le supplice matinal. Cette existence souffrante , maladive ; qui te consume. Tu l'as compris depuis longtemps, ton besoin de consolation ne peut être assouvi. 

 

Chaque soir, tu cours dans les rues, tu plonges dans un état d'euphorie, dans les sales énergies. Au crépuscule, face au déclin, tu es celle que tu veux être aujourd'hui et maintenant.. Celle que tu resteras demain. Sûrement ou malheureusement...Chaque nuit te fait renaître, c'est une trêve entre deux jours. 

La sénescence du soleil ne t'atteint plus, les regards sont doux, la nuit te protège. Tu deviens invisible, inaccessible. Plus rien ne te touche; ni la monotonie des vies sans sens autour de toi, ni leurs allures semblables qui te répugnaient ce matin. 

 

Seule cette main te touche. 

 

Tu aimes les caresses sur ta peau, celles qui te font pleurer, celles qui cicatrisent ; la chaleur des corps lorsqu'ils s'emmêlent et retrouvent la vitalité que le jour anéantit.Chaque nuit tu serres les corps, les embrasses, tu cries, tu te sens vivre.

 

  Cette vie qui te pénètre si profondément, les autres ne la ressentent pas. 

 

Les heures silencieuses, où l'amour atteint son paroxysme sont les plus sincères ; l'homme naturel renaît, les diktats de la société sont écrasés par la sensation, la honte ne fait plus rougir. La seconde despotique n'est plus, l’éphémère disparaît. Tu sais que ton mode de vie n'est pas accepté par la société. L'homme au naturel est dangereux. Mais toi, être sublime, tu es sortie de cette prison là.

 

Tu deviens immortelle au rythme des vas et viens. 

 

Tu n'as plus peur, tu aimes les sexes, tous. 

 

Ils ne te mentent jamais. 

 

Les mots meurent, seuls les soupirs silencieux subsistent, les délices des corps,l'amour d'une nuit qui console, qui t'anime.

 

  Je m'adresse à toi, être éternel. Toi qui est exténuée de désir, toi qui as soif d'amour. 

 

Je suis toi. 

 

« Boire sans soif et faire l'amour en tout temps, Madame, il n'y a que ça qui nous distingue des autres bêtes »* 

Ces mots de Beaumarchais résonnent dans ma tête, l'Homme par nature sans aliénation; c'est la vie que j'ai choisie. 

 

 


 

Plume digitale : Athénaïs Storeburk

Pinceau virtuelle : Sixo Santos

bottom of page