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Bernardino est le nouveau phénomène montréalais : ultra, charismatique, épique et ravissant. Sa testostérone sublime de longues nappes de clavier comme dans un rêve, et le réveil de l’âme via la pulsion de danse irrésistible n’est qu’un élément de votre subjectivité. Musicien dans Dirty Beaches, rebelle dans Femminielli, il a le pouvoir de rendre heureux et celui de rendre fou. De performances épidermiques. Atmosphère de vieux club pourpre et enfumé.

Han Han : Je suis hétéro, pourtant depuis que je t’ai découvert tu m’obsèdes. J’écoute pléthore d’autres choses bien sûr, mais je suis fasciné et je crois que c’est quasiment du fanatisme. Que me conseilles-tu de faire pour dépasser ce stade ?

Femminielli : Le fanatisme… Faut que tu fasses quelque chose pour t’en débarrasser. Pour éviter le fanatisme, il faut faire des choses. A part se masturber, tu peux créer d’autres choses, tu peux écrire, tu peux, tu boire, tu peux te battre, aller faire de la boxe.  C’est exprimer des choses. C’est là que tu vas te vider et trouver ta propre personnalité. Moi-même j’ai été fanatique, j’idolâtrais plein d’images, plein de symboles, mais à un moment donné tu peux trouver ta niche, quelque part.

Han Han : Es tu vraiment toujours triste ?

Femmielli : De tempérament mélancolique, ouais. Ouais, je suis triste, j’ai toujours été comme ça.  Je suis quelqu’un de très sociable, qui sait faire la fête, s’amuser avec les gens, mais je suis très songeur.

Han Han : Tu aimes écouter de la musique ?

Femminielli : Oui

Han Han : Est-ce que c’est le truc qui te rend le plus heureux ?

Femminielli : Oui, mais finalement j’écoute toujours les mêmes trucs.

Han Han : Justement, quels sont les groupes et artistes qui te rendent le plus heureux ?

Femminielli : Finalement, quand je rentre de tournée, c’est le classic rock, ça me motive, du Pink Floyd...Mais sinon quand je suis tout seul, c’est vraiment des chansons de variété, des chansonnettes, des chansons à texte, de la musique de films. C’est ce qui me ressource, beaucoup.

Han Han : Je dis aux gens qui ne te connaissent pas que ta musique est un retour aux sources de la sensualité, que penses-tu de ça ?

Femminielli : Oui, j’aime beaucoup être graphique dans mes propos. Dans le fond, vu que c’est sensuel, c’est que je pense à des gens. Lorsque je compose de la musique, j’ai des souvenirs de contacts avec certaines personnes, soit sexuels, soit juste physiques, des coups de poing et verbaux. C’est vraiment juste des émotions. Sensuel, c’est le toucher, et dans le fond ma musique explique ce que j’ai touché.

Han Han :  Et il y’a quelque chose de primitif… Une vraie spontanéité.

Femminielli : Oui, totalement. Je ne réfléchis pas trop à ce que je vais dire. Je me lance puis je me blesse, puis j’assume.

Han Han : Si tu étais ton propre spectateur, qu’est-ce que tu aimerais le plus dans Femminielli ?

Femminielli : La fête.

Han Han : Tu chantes en Français, en Espagnol, tu es d’origine salvadorienne, et aussi en italien. Es-tu déjà allé à Venise ?

Femminielli : Jamais.

Han Han : Es-tu conscient que tu commences à te faire une sacrée réputation de performeur, un peu comme un acteur porno avec un chibre hors norme ?

Femminielli : Ouais c’est comme un film porno, mais dans ma tête. C’est comme, disons, toutes mes expériences sexuelles ou plutôt mes observations sur le sexe qui sont multipliées par 1000. Pour le côté performeur live, bander c’est exprimer des trucs. Justement tu dis que c’est primitif, et bien c’est pas intellectuel c’est avec des sensations.

Interview réalisée dans la nuit du 18 au 19 décembre dans mon canapé.

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