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Entretien sur la Péniche

le 6 juillet.

Photo par Victor Pattyn

21 ans / Athens, Ohio / musicien

Spencer aka. Blithe Field est un garçon timide qui se déshabille en un claquement de doigts. Paria au pays de Basketball Diaries, il vit depuis son adolescence une histoire passionnante digne des vagabonds qui écrivent de la poésie dans des trains en bois. Sauf que lui, il compose sous sa capuche la bande son de son destin en tapotant sur des boutons.

Han han : Est-ce présomptueux de dire que tu te situes quelque part entre les expérimentations électrorganiques de The Books et la facilité émotionnelle du folk moderne de Mount Eerie ?

Spencer Radcliffe : Oh, c’est une super description. C’est sans conteste deux de mes groupes préférés. J’ai commencé à utiliser LastFm au lycée, et je me souviens que j’avais déjà indiqué à l’époque qu’ils étaient mes exemples avec d’autres comme The Microphones.

Han han : Ta musique est très cinématographique, on doit te le répéter. Te sens-tu lié à l’image ?

S.R. : Complètement. J’adore le cinéma, et le son des films. J’ai d’ailleurs fait des études à l’université dans la post-production. Et j’utilise beaucoup de samples tirés de films partout dans ma musique comme partie intégrante de la composition.

Han han : Gummo ?

S.R. : Ah, en fait non, mais d’autres films d’Harmony Korine comme Mister Lonely et Ken Park, oui.

Han han : Tu m’as confié ne pas être conscient de ta sensualité, mais celle de ta musique, t’en penses quoi ?

S. R. : En fait je crois que le problème c’est comment on entend le mot « sensualité ». Je ne sais pas si c’est parce que mon pays craint, mais là-bas, la sensualité est vite considérée comme un truc niais et pathos. D’ailleurs je trouve votre démarche intéressante car aux Etats-Unis, je ne vois pas vraiment de magazine érotique, que du porno hardcore.

Han han : Composes-tu tes ritournelles sensuelles nu dans ta chambre ?

S. R. : ah ah ah. En fait j’ai enregistré dans ma chambre d’étudiant, puis dans le salon chez mes parents. Je devais parfois être nu oui, ou un truc comme ça.

Han han : Tu viens de faire des photos avec mon pote Victor. Comment était-ce ?

S.R. : C’était chouette. Avant d’arriver ici, je flippais un peu. Ce qui m’a mis à l’aise, c’est que Victor avait finalement l’air plus inquiet que moi. Il hésitait à me demander d’enlever mon t-shirt et moi je lui répondais « y’a pas de souci mec ».

Han han : Tu as signé sur un label français, Poulpe Mort. Peux-tu me dire quels clichés ou stéréotypes sexuels te viennent à l’esprit quand tu penses aux français ?

S. R. : Merde, je pensais que ta question allait s’arrêter aux stéréotypes sur la France, et je crois que j’aurais eu la bonne réponse. Enfin finalement ce n’est pas si différent. Les français ont l’air plus arty. Si tu parles d’érotisme aux américains les gens vont penser à Playboy, alors qu’en France ils seront plus sensibles. Après il y’a Paris, la cité de l’amour blablabla, mais en général vous avez plutôt bonne réputation.

Han han : C’est quoi la musique la plus sexuelle selon Blithe Field ?

S.R. : Wah, ça c’est une très dure question… J’aurais envie de sortir spontanément des conneries… Heu… C’est hyper subjectif mais je pencherais pour du post rock fondamental comme du bon vieux Explosions In The Sky.

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