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Entretien dans mon salon

le 16 juillet.

Photo de Victor Pattyn

Avec son charme à la Buscemi enfermé dans un corps d’éternel post-adolescent, Sean N. est un artiste hors-norme à la sensualité d’orteil dans une bouche pulpeuse. Même s’il donne beaucoup de sa personne dans ses nombreux albums, j’ai souhaité en savoir plus et ça tombait bien, puisqu’il couchait chez moi.

un peu plus de 20 ans / Montréal ou Berlin / musicien

Han han : Sean, peux-tu me donner un mot sexuel qui colle à la jeunesse d’aujourd’hui ?

Sean Nicholas Savage : Fresh

Han han : Pourquoi ?

S N S : Apparemment la jeunesse se libère de plus en plus, et pour eux c’est quelque chose de frais, ils ont l’impression de découvrir un truc nouveau.

Han han : En même temps, t’es plutôt jeune, tu dois avoir 25 ou 26 ans…

S N S : Ça fait genre 12 ans que j’ai du sexe.

Han han : Et qu’est-ce que tu penses du comportement sexuel des adolescents aujourd’hui ?

S N S : Je ne pense pas qu’il change tant que ça. Ça dépend juste d’où tu te trouves.

Han han : Est-ce que tu as des chansons sur ton enfance ?

S N S : Oui, parfois je me projette dans mes chansons. Un de mes nouveaux morceaux évoquent le fait de chanter sur la route de l’école et d’autres se réfèrent à des rêves de mon enfance. J’ai une dette envers mes rêves de la pré puberté, et il faut que je réussisse à vivre avec cette idée.

Han han : Comment ça?

S N S : J’avais des rêves très encombrants. Non pas posséder une voiture et de l’argent, mais plutôt une vision de la vie. Une vision libre et créative. Et je ne veux surtout pas décevoir mon moi enfant.

Han han : Quel genre de job imaginais-tu faire plus tard ?

S N S : Artiste. J’ai toujours eu une grosse imagination.

Han han : Et dis-moi, quand tu dragues une fille dans une soirée, et que vient le moment de dire que tu es un musicien, ou justement un artiste, tu fais comment ?

S N S : Je joue profil bas, je ne mets pas trop ça en avant fièrement. Je ne suis pas timide, c’est juste que ça m’embarrasse et je ne veux pas passer pour un couillon. Du coup, je n’utilise pas ça comme une arme. Et de toute façon, je ne crois pas que j’ai besoin de ça.

Han han : Ce n’est donc pas une bonne approche pour séduire et ramener une fille dans ton lit ?

S N S : Non, mon point fort c’est la conversation, je préfère parler de choses intéressantes. Selon moi, il est important de poser des questions quand tu flirtes avec quelqu’un.

Han han : C’est quoi une personne sexy ?

S N S : Il y’a beaucoup d’espèces de gens sexy. Ca peut-être lié à la perversion, si tu veux dominer quelqu’un par exemple il faut que ce soit quelqu’un qui te paraisse inférieur, ou alors peut-être que tu veux être dominé. Ou alors si quelqu’un a quelque chose que tu désires, tu veux être avec lui, ou peut-être qu’au final tu ne veux que son corps. Et dans tous les cas, c’est juste à propos de toi-même, c’est ton point de vue, c’est toi qui rends l’autre sexy ou non.

Han han : Tu parles de domination et de soumission, peux-tu m’en dire plus ?

S N S : Il y’a aussi l’autodomination, l’autodestruction. Ça peut aussi jouer un rôle. Tu sais les gens dark, ils peuvent être méchamment sexy. Et le bonheur peut aussi être sexy quand tu passes une belle journée avec ton partenaire.

Han han : Le vrai bonheur est probablement hyper sexy.

S N S : Oui, parfois tu as du sexe simple et tu te sens vraiment heureux, et puis parfois tu as du sexe crade, brut, et si tu abuses de ce sexe au bout d’un certain temps tu ne veux plus que du sexe gentil.

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