Tu manges de la confiture sur du pain, tant que tu as du pain, puis sur des biscottes, si tu en as, puis à la petite cuiller, dans le pot.

ainsi George Perec parlait du fainéant, avide de paresse qui laisse sa vie couler, dans L'Homme Qui Dort, livre qui devrait figurer dans toute les bonnes toilettes, non pas qu'il ne mérite mieux mais plus qu'il y permette une évasion littéraire rapide, peu importe la page découverte et le paragraphe lu au hasard. De plaisir, il est davantage question dans ce numéro que de pure inaction sinon seriez-vous sur cette page abstraite faite d'algorythmes et d'idées simplistes, concrête si vous y croyez? L'oisif Sade fête cette année le bicentenaire de sa propre mort mais pas tant de nostalgie, ni trop de tristesse, pas même la fatigue d'imaginer le futur que nous imaginons toujours fort bien au point d'en avoir le trac à ne plus savoir qu'en faire. Ce nouvel Han Han est une proposition de se laisser tomber rien qu'un instant dans un coussin bien moelleux. Une seconde qu'on peut renouveler à l'infini. A nous rêveurs, on ne fait plus la leçon. Et pour les révolutionnaires, levez-vous, armez-vous, le manifeste et sa révolution est à votre image, lire, dévorer, siroter les émotions comme si demain était la fin.